H I S T O I R E D U P O N T D E S A U B E S
A l'origine il y avait une grange et des terres issues d'une vaste propriété appartenant
au couvent des Ursulines, dont la première congrégation en France fut fondée à L'Isle sur la Sorgue en 1596 par le chanoine ROMILLON.
Dans les années 1800 Mr De Venasque devint le nouveau propriétaire du domaine et fit édifier une maison en élévation.
Le bâtiment devint une ferme importante, liée à l'élevage du vers à soie (magnanerie). Beaucoup de gens à cette époque élevaient des vers à soie chez eux. Les femmes filaient ou tissaient à la maison.
Le commerce de la cité l'Isloise était alors largement tourné vers l'industrie lainière et les soieries.
Les terres alentours étaient couvertes de mûriers, de magnifiques arbres subsistent encore sur la route de Fontaine de Vaucluse.
Les vers à soie, ou « magnan » en Provençal, étaient nourris de feuilles de mûriers, ils montaient dans des rameaux, genêts ou romarins, disposés à cet effet pour filer leurs cocons. Il fallait une température constante proche de 20° afin de faciliter l'éclosion.
Les claies étaient nettoyées pour supprimer l'humidité.
Les cocons se faisaient en 4 jours. Quand le vers devenait chrysalide d'un brun foncé, on retirait les cocons l'un après l'autre et on les disposait dans des corbeilles pour les transporter et les vendre aux moulins.
Dans les bras de Sorgue qui traversent la ville, on a compté jusqu'à 15 moulins à soie.
La campagne du Pont des Aubes avait une riche activité agricole et pastorale.
Le haut de la maison, est flanqué d'un joli pigeonnier comprenant 32 alcôves sculptées et moulurées, qui abritaient jadis de nombreux pigeons.
Dans un des grenier se trouvaient autrefois, un saloir et une pièce pour le séchage des salaisons.
La ferme possédait aussi une porcherie et une vaste basse-cour.
Aux confins de la propriété est conservée une très ancienne noria. Elle fournissait l'eau d'arrosage par un système de gourgues en pierre , jusqu'au voisinage du domaine de Sorguette, où se trouve le camping actuel.
Un petit tunnel souterrain en pierre, permet de relier l'ouvrage à la rivière. Dans cet étroit refuge, loge quelquefois des anguilles.
Dans son histoire récente,la campagne du Pont des Aubes fut achetée par mon grand-père .
Au sortir de la deuxième guerre mondiale, mes grand-parents ont quitté le plateau de Valensole dans les Basses-Alpes
où ils vivaient de l'élevage de moutons,la culture de la lavande, et la cueillette des amandes, en quête de terres plus riches.
Ils sont arrivés à l'Isle sur la Sorgue, où ils ont élevés quelques vaches et possédaient un grand poulailler et des lapins.
Ils ont aussi cultivés des légumes, que ma grand-mère allait vendre sur la place de l'Eglise.
Patrice Aubert
|